1) Introduction - Qui est Warren Buffet ?
Dans cet article, vous allez apprendre à reproduire le portefeuille de Warren Buffet. C’est la stratégie présentée sur le blog qui offre le plus de rendement mais aussi le plus de risques.
Warren Buffet est de loin l’un des meilleurs investisseurs de tous les temps. Aujourd’hui a plus de 92 ans, il a passé 81 ans sur les marchés financiers. A 11 ans seulement il achète sa première action. Ce jeune investisseur a su transformer ses compétences et ses connaissances en une énorme boulle de neige qui n’a eu de cesse de gagner en volume années après années. Patient, intelligent et surtout humble Warren Buffet a beaucoup à nous apprendre.
A 92 ans il est l’incarnation même de la puissance des intérêts composés et de l’importance de la persévérance. Au cours de sa vie il n’a jamais cessé d’apprendre, il raconte lire plus de 500 pages par jour.
A travers cet article qui lui est dédié, nous allons parler de l’homme mais aussi pourquoi sa manière d’aborder l’investissement est si pertinente et performante.

Warren Buffet est né 10 mois après le cash boursier de 1929. Il est issu d’une famille pour qui la valeur du travail et l’intégrité se plaçait avant toute chose. Très jeune il a montré un intérêts pour les chiffres et il a vite compris qu’il détestait le travail manuel. A seulement 11 ans, en 1940, il achète sa première action.
Il a très vite compris la puissance des intérêts composés et de leur effet boulle de neige à long terme. Plus la boulle de neige roule longtemps, plus elle devient grosse.

Aujourd’hui Warren Buffet pèse à lui seul près de 100 milliards de dollars et sa holding Berkshire Hathaway gère des participations dans de très nombreuses sociétés cotées et non cotées avec un encours valant aujourd’hui plus de 600 milliards de dollars.
Focus sur Berkshire Hathaway :
- Berkshire Hathaway est l’action la plus chère de la côte avec un prix pour une seule action de 430.000$.
- La plus grosse position de Berkshire est dans Apple qui représente plus de 40% de son portefeuille.
- Berkshire est une holding d’investissement qui regroupe les sociétés des secteurs suivants (côtés et non côté) :
- Berkshire investit dans des entreprises avec de solides fondamentaux, une excellente profitabilité et d’importantes barrières à l’entrée.
- L’univers d’investissement de la holding se porte principalement sur des business à maturité considérés comme « value ». Exemple de son investissement historique dans GEICO, Coca Cola, American Express et d’autres.
Warren Buffet est connu pour ses performances régulières et son approche de gestion active / gestion passive à long terme qui a su battre son indice de référence le S&P 500 de manière consistante.
Les investisseurs qui auraient investi dans Berkshire Hathaway en 1965 auraient eu une performance annualisée supérieure à 20% ! En comparaison, la performance annualisée du S&P 500 sur la même période est « seulement » de 10,2%.

Quelques mots sur son parcours et ses rencontres centrales
Warren Buffet est tout de suite attiré par l’économie et les marchés financiers, il étudie à l’université du Nebraska puis intègre Columbia où il suivra les cours de l’analyste financier Benjamin Graham qu’il admire. Il en ressortira diplômé d’un Master d’économie.
Il travaillera ensuite pour son maître, de 1954 à 1956, à la Graham-Newman Corp. à New York. Ces deux années durant lesquelles il investit dans de très nombreuses entreprises aux côtés de Benjamin Graham sont absolument essentielles pour Warren Buffett. Il approfondit sa connaissance de la méthode d’investissement de son maître et commence à se forger la sienne.
Je profite d’une aparté pour vous recommander le livre de Benjamin Graham : l’investisseur intelligent. C’est un « must-have » que tout investisseur devrait avoir dans sa bibliothèque. Si vous ne l’avez pas encore, foncez car vous apprendrez tout ce dont vous avez besoin pour réussir dans vos investissements… et plus encore !
Pour les investisseurs qui souhaitent aller encore plus loin et qui sont passionnés par l’investissement « value », vous pouvez aussi lire le livre Security Analysis qui pour Warren Buffet est l’équivalent de la bible. C’est un livre plus technique que je vous recommande si vous avez déjà quelques bases d’analyste financière fondamentale.
En 1959, il rencontre Charly Munger qui deviendra son associé principal et meilleur ami. Cette rencontre avec Charly a bouleversé l’approche de Warren. Si vous voulez approfondir la vie de Warren Buffet, je vous recommande chaudement de lire la biographie passionnante de Warren, L’effet boulle de neige écrite par Alice Schroeder (c’est d’ailleurs la seule vraiment digne d’intérêt).
La philosophie d'investissement de Warren Buffet
Buffet est reconnu comme étant un sage des marchés voir même un Ghandi de la Finance. En s’en tenant à ses règles qu’il s’est donné très jeune, il a su rester à l’écart des folies spéculatives de la la bulle internet. Il Investit sagement et avec discernement dans des entreprises qu’il est capable de comprendre et de valoriser.

En écoutant ses interventions nous pouvons dégager quelques règles de bon sens universelles pour investir de manière optimale. Voici ses 10 règles d’or :
- Il vaut mieux se focaliser sur une stratégie simple
- Il faut apprendre à être patient, même quand le marché ne va pas dans notre sens
- Avoir un tempérament robuste
- Etre maître de ses choix et de ses décisions d’investissement (ne dépendre de personne)
- Ne pas être distrait pas les événement macro-économiques
- Etre passif plutôt qu’être actif
- La stratégie de la non diversification
- Un achat à bon prix d’actifs que l’on conservera contre vents et marées
- La priorité donnée aux résultats et à la valeur de l’entreprise plutôt qu’au cours du titre
- Pouvoir saisir des opportunités qu’offre ponctuellement l’irrationalité des marchés
Le MOAT ou rempart concurrentiel selon Warren Buffet
Un exemple de la méthode Buffet est l’application du rempart concurrentiel dans le choix de ses investissements. Cette barrière concurrentielle qu’il appelle le « moat » (douve en anglais) est central dans la stratégie de Buffet. Un château fort entouré par des douves profondes et un pont levis et beaucoup plus compliqué à prendre !
Le MOAT fait référence à la capacité qu’a une entreprise de faire face à la concurrence et de dégager une rentabilité sensiblement et durablement supérieure au coût du capital. Son analyse concerne GEICO, la filiale d’assurance automobile à bas coût dont il a pris le contrôle (et qui fait toujours partie des actifs historiques du holding).

« La différence entre les coûts de GEICO et ceux de ses concurrents est une sorte de douve (« moat ») qui protège un château très convoité. Personne ne comprend mieux ce concept de douve autour d’un château que le président de GEICO. Il n’a eu de cesse d’étendre cette douve en baissant les coûts davantage, lui permettant de défendre et de renforcer la franchise. »
Comme le suggère Buffett, l’avantage-coût est l’une des sources du rempart concurrentiel d’une entreprise. Mais ce n’est pas la seule. Une entreprise peut défendre ses positions en étant celle qui propose la meilleure valeur pour un prix donné, mais elle peut aussi offrir des produits ou services indispensables à ses clients, tirer parti d’un effet réseau ou d’actifs intangibles (marques, brevets) qui lui permettent de dégager des niveaux de rentabilité plus élevés que ses concurrents et que l’industrie dans laquelle elle opère.

2) La stratégie de Warren Buffet
Contrairement à d’autres investisseurs comme Ray Dalio, qui lui privilégie la diversification, ou John Bogle, Warren Buffet investit principalement dans des actions d’entreprises, cotées ou non cotées. Warren Buffet est capable d’accepter un risque élevé car il sait qu’il investit sur du très long terme.
Vous pouvez retrouver les stratégies citées en explorant les articles ci-dessous.
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Read MoreEn investissant à très long terme il bénéficie des intérêts composés et des marchés actions qui sont structurellement haussiers. Si vous ne pensez pas pouvoir supporter de voir votre portefeuille en baisse de 40% ou plus alors il faut favoriser une autre approche, moins risquée.
Reproduire le portefeuille conseillé par Warren Buffet est relativement simple car il peut être constitué à 100% d’ETF. Sur les 45 dernières années, de 1976 à 2021 la stratégie de Warren Buffet à produit les résultats suivants. Le profil de risque de cette allocation est de 5/5.
Sa stratégie est de loin la plus rentable à long terme et la plus simple à mettre en place. Mais c’est aussi la plus risquée : elle n’est pas à mettre entre toutes les mains.


Cette stratégie a surperformé les autres sur les dernières années. Cependant, comme nous allons le voir les chutes sont beaucoup plus brutales et la performance moins linéaire qu’un portefeuille bien diversifié comme celui de Ray Dalio. Si la volatilité ne vous fait pas peur, alors la méthode d’investissement recommandée par Warren Buffet est faite pour vous.


Dans le comparatif des trois stratégies ci-dessus on constate plusieurs choses. Tout d’abord les trois stratégies sont d’excellentes stratégies. En effet, si vous êtes jeune et que vous êtes en phase de constitution de votre patrimoine et que votre horizon d’investissement est supérieur à 20 ans, honnêtement adoptez une approche DCA et investissez sur des ETF monde ou S&P500 à travers votre PEA (et non votre compte titre pour profiter de l’avantage fiscal sans commune mesure du PEA). C’est ce qui vous permettra de faire croître votre patrimoine le plus rapidement et d’ensuite profiter de ce patrimoine à travers des revenus passifs.
En revanche, si vous êtes averse au risque, que vous avez déjà un patrimoine conséquent et que vous n’êtes plus en phase de constitution patrimoniale alors la stratégie de Ray Dalio peut être vraiment intéressante car elle présente une approche rendement / risque bien meilleure que l’achat d’un tracker monde. Si votre objectif est préserver votre patrimoine et de continuer à le faire croître gentiment avec une performance de 6-7% par an sans trop de vagues alors envisagez le portefeuille All Weather.

3) Comment répliquer la stratégie de Warren Buffet ?
Répliquer la stratégie qui a fait la fortune de Warren Buffet est vraiment très simple. Il recommande d’investir à 90% en actions et de garder les 10% restants en cash pour acheter si des occasions se présentent.
Il recommande aux particulier de ne pas acheter des actions individuelles, à moins d’avoir de grosses convictions. Il recommande d’acheter directement l’indice Américain le S&P500. En achetant le S&P500 vous vous exposez directement aux 504 entreprises les plus puissantes et profitables de la planète. Historiquement, cet indice a délivré une performance annualisée supérieure à 9% sur ses 120 ans d’historique.

De l’aveu de Warren Buffet et de Benjamin Graham, son mentor le meilleur moyen pour un investisseur lambda d’acheter et de détenir des actions est d’acheter un ou plusieurs trackers sur indices. En effet, la gestion indicielle avec des ETF (en PEA pour nous Français, compte-titres ou en assurance-vie) est le meilleur moyen de faire des placements boursiers à long terme. Il recommande de détenir principalement des portefeuilles axés sur des valeurs américaines, mais vous pouvez aussi investir sur des ETF basés sur des payés d’Europe ou des pays émergents dans une logique de diversification.
Ce type d’investissement est le meilleur moyen de faire mieux que les fonds d’investissements ou les fonds OPCVM, FCP, SICAV généralement proposés par les gérants en gestion d’actifs. En plus ces produits disposent d’une forte liquidité, ce qui n’est pas toujours le cas pour les autres produits.
La stratégie de Warren Buffet est de loin la plus facile à mettre en œuvre parmi celles proposées ici. Toutefois, je vous recommande une fois encore de suivre la méthode du DCA pour investir car elle permet de lisser votre risque à long terme. Cela vous empêchera de paniquer en cas d’une baisse violente des marchés.
Il y a trois méthodes pour reproduire le portefeuille de Warren Buffet :
- Acheter directement l’action de Warren Buffet, Berkshire Hathaway (BRK.B) qui a eu une performance annualisée de 20% depuis 1970.
- Acheter un ETF (tracker action) sur le S&P500 dans une enveloppe fiscale avantageuse comme l’assurance vie ou le PEA
- Acheter un ETF (tracker action) sur le MSCI Monde dans une enveloppe fiscale avantageuse comme l’assurance vie ou le PEA
4) Quels sont les saisons économiques favorables et défavorables aux actions ?
Savoir dans quel environnement les actions sont performantes et dans quel environnement elles souffrent est indispensable. Je vais reprendre ici la théorie des quatre saisons développée par Ray Dalio.
Si vous n’êtes plus en phase de constitution patrimoniale je souligne qu’investir seulement sur les actions est risqué. Tout le monde n’a pas le self control de Warren Buffet, si vous êtes dans ce cas vous devez favoriser des stratégies plus diversifiées comme celles présentées sur le blog comme celle de Ray Dalio, David Swensen ou encore John Bogle.
La théorie de Ray Dalio repose sur sa vision des cycles économiques qu’il décompose en quatre. Chaque morceau est appelée une « saison économique », c’est pour cela que son portefeuille phare s’appelle le All Weather portfolio traduit de l’anglais, « le portefeuille pour toutes les saisons ».
Chacune de ces quatre saisons font bouger les marchés financiers dans un sens ou dans l’autre. Chaque classe d’actif étant différente, elles réagissent différemment selon la saison dans laquelle l’économique se trouve. Vous l’aurez compris, il s’agit d’un portefeuille qui se base complétement sur la macroéconomie.
D’ailleurs si vous souhaitez aller plus loin sur la pensée de Ray Dalio, je vous recommande très fortement les livres suivants qui traitent de sujets variés autour de l’investissement. Certains sont plus techniques que d’autres mais je peux vous assurer que vous aurez appris énormément de choses à la fin !
Voilà selon Ray Dalio les quatre environnements économiques et les actifs qui performent le mieux dans chacun de ces environnements.

Afin que vous puissiez être autonome dans la lecture de ce tableau je vais l’illustrer avec un exemple. Lorsque l’économie se situe dans un environnement fortement inflationniste (en haut à droite), certaines classes d’actifs ont plus de potentiel d’appréciation que d’autres. Si l’économie mondiale subit un choc inflationniste, comme c’est notre cas en 2022, alors il faudrait plutôt investir sur des obligations indexées à l’inflation (TIPS), des matières premières ou des obligations de pays émergents.
Notre économie subit un choc inflationniste mais aussi un ralentissement de la croissance qui pourrait amener à une récession (en bas à gauche). Dans l’anticipation, nous pourrions investir dans des obligations d’Etats du gouvernement américain.

Dans les faits, que s’est il passé ? En Septembre 2022 nous constatons que les classes d’actifs qui ont le plus performé depuis le début de cette année sont les suivantes :


On constate que ce qui était attendu par la théorie des saisons économiques de Ray Dalio est avérée. Nous vivons un contexte assez exceptionnel de relèvement des taux des banques centrales après des années de taux à 0% voir négatif, l’impact sur le prix des obligations est donc démultiplié. Comme prévu, les matières premières se sont envolées de plus de 30% depuis le début de l’année après des années de faible performance (il n’y avait presque pas d’inflation).
Les obligations sûres ou les obligations indexées sur l’inflation ont moins été affectées par l’environnement économique bien que leur baisse est plutôt spectaculaire. Au contraire, tous les actifs qui réagissent favorablement à un environnement de croissance et de faible inflation subissent un début d’année très compliqué.
Focus sur les quatre saisons économiques
Saison n°1 – La croissance économique. Cette saison est profitable à tout le monde, les oiseaux chantent et surtout les investisseurs sont contents. La croissance est positive car elle reflète l’augmentation de la production d’une économique. En général elle est mesurée par l’évolution du PIB du pays. Un PIB en croissance envoi un signal très positif aux investisseurs du monde entier.

En situation de croissance économique, les actifs les plus risqués sont les plus favorisés. On est généralement optimiste et on estime que cette croissance va continuer. Cet optimisme met souvent de côté les actifs moins risqués car moins attractifs. En phase de croissance économique, ce sont généralement les actions et plus particulièrement les actions américaines qui performent le mieux. L’investisseur peut aussi porter ses choix sur des investissements en matières premières car la croissance surchauffe l’économie et les besoins en ressources. Les obligations plus risquées comme les obligations de pays émergents ou des obligations d’entreprises à haut rendement sont également une bonne option car on estime que la croissance permettra de soutenir les économies faibles, « au cas où ».

Saison n°2 – La récession. C’est la saison redoutée par tous les investisseurs en valeurs risquées. Dans cette saison, les oiseaux ne chantent plus et le temps est plutôt aux restrictions et à l’austérité. Ici la croissance du PIB baisse ou devient négative, c’est un signal d’alarme qui montre qu’une économie est en difficulté. Nous avoir vécu une récession forcée pendant la mise à l’arrêt de l’économie durant le COVID-19. Il est probable que nous vivions dans les années à venir une ou plusieurs années de récession.

La récession est particulièrement négative pour les marchés actions qui valorisent le prix des actifs financiers à travers leur croissance. En cas de récession, les marchés peuvent baisser fortement car les investisseurs vendent leurs actifs risqués pour se diriger vers des produits de taux sans risque comme les obligations des Etats-Unis.

Saison n°3 – L’inflation. Tout comme la récession, l’inflation est la pire pour les épargnant car elle dévore la valeur de la monnaie, l’épargne et les marges des entreprises. Elle est très mauvaise pour la croissance des entreprises qui ne peuvent pas répercuter des augmentations de prix à leurs consommateurs. En 2022 nous sommes confrontés à un retour en puissance de l’inflation alimentée par les pénuries, les conflits géopolitiques et le retour de bâton des politiques monétaires inflationnistes.

Le seul moyen de calmer l’inflation est une politique monétaire des banques centrales plus restrictive (tightening) qui augmente les taux d’intérêts. Augmenter les taux a pour but de ralentir la croissance économique et d’endiguer la hausse des prix. Il est préférable d’avoir une monnaie forte dans ce contexte. Dans le cas contraire l’inflation pourrait être accentuée par la dévaluation de sa monnaie : les importations coutent plus cher, la dette libellée en devise étrangère devient insoutenable pour le pays et cela peut conduire à une crise financière ou à d’autres crises encore plus profondes.
La dynamique des devises peut produire une crise inflationniste. Les détenteurs de dette en monnaie faible vendent pour déplacer leurs capitaux vers d’autres monnaies ou vers d’autres actifs considérés comme une réserve de valeur comme l’or. Quand il y a une crise de la dette et des faiblesses économiques dans un pays, il est presque impossible pour la banque centrale de relever les taux d’intérêts suffisamment pour compenser la faiblesse de sa monnaie face aux sorties de capitaux.

Un exemple récent est celui de la Turquie dont la monnaie a été dévaluée de 80% depuis 2018. Aujourd’hui l’inflation en Turquie est de 80%, la banque centrale a échoué à maintenir la valeur de sa monnaie. Elle n’a pas été suffisamment agressive sur sa politique de taux d’intérêts ce qui a fait partir les investisseurs internationaux. Elle a même fait l’inverse de ce qu’il fallait faire en baissant ses taux d’intérêts ce qui a fait fuir les investisseurs internationaux les plongeant dans une inflation mortifère.


L’inflation met une pression forte sur les actifs risqués comme les actions. Les anticipations d’inflation font monter les taux et les investisseurs vendent leurs actifs risqués pour se diriger vers des actifs avec un rendement « sur » comme les obligations d’état. Si vous voulez en apprendre d’avantage sur l’investissement en obligations, je vous invite à suivre ce lien.
Les SCPI ou pierre-papier peuvent également être un produit de protection grâce à l’indexation des loyers à l’inflation.
Saison n°4 – La déflation. C’est l’inverse de l’inflation, c’est une baisse généralisée du niveau de prix. Elle est positive pour l’économie car elle permet aux consommateurs de gagner en pouvoir d’achat, aux entreprises d’augmenter leurs marges et d’investir avec des taux d’intérêts faibles. Le déflation fait le nid de la croissance, nous avons été dans un environnement faiblement inflationniste depuis les années 1980. Cela a valu aux matières premières d’être la classe d’actifs la moins performante de ces dernières années. Si vous aviez investi sur les matières premières dans les années 2000 et gardé votre position vous seriez aujourd’hui tout juste à une performance de 0% sur 22 ans.

L’inflation faible ayant forcé les banques centrales à réduire leurs taux d’intérêts, les matières premières qui sont un actif « qui ne produit rien » et dont la seule vocation est d’être utilisée ou transformée ont fortement perdu de leur valeur. A l’inverse les actifs risqués qui produisent un rendement supérieur aux taux d’intérêts comme les actions, les obligations ou l’immobilier ont bien performé.

Vous l’aurez compris, chaque cycle économique est différent et chaque cycle économique favorise certaines classes d’actifs par rapport à d’autres. On pourrait résumer les actifs performants pour chaque cycle comme suit :
- L’inflation va être propice à l’or, aux matières premières, à l’immobilier et aux obligations indexées sur l’inflation.
- La déflation va être propice aux actions et aux obligations.
- La croissance va être favorable aux actions, aux matières premières, aux obligations d’entreprises et de pays émergents.
- La récession va être propice aux obligations sûres (obligations du trésor Américain) et aux obligations indexées sur l’inflation.
Donc dans quel cycle nous trouvons nous ? La réponse n’est pas la même pour tout le monde et de toute façon cela n’a pas d’importance car, pour Ray Dalio, il est impossible de prédire les marchés. C’est pourquoi répartir ses investissements entre plusieurs classes d’actifs prend tout son sens.

5) Dans quelle enveloppe fiscale répliquer la stratégie ?
Je vous vous donner ma méthode pour répliquer le portefeuille de Warren Buffet facilement, attention il ne s’agit pas ici d’une recommandation ni d’un conseil d’investissement. Les performance passées ne reflètent pas nécessairement les performances futures.
Avant de démarrer, quelques mots sur la méthode, les supports choisis et les enveloppes fiscales d’investissement. J’évite fortement d’investir à travers un CTO (compte titre ordinaire) car la fiscalité sur les plus-values est maximale. Je préfère en choix numéro 2, investir en assurance vie et en choix numéro 1 investir à travers un PEA.
A titre personnel, j’ai choisi de domicilier mon PEA chez Boursorama (code parrain CHPE1227 si vous voulez soutenir mon travail et gagner entre 80€ et 130€) car ils proposent l’une des meilleurs offres de courtage du marché avec 0€ de frais de gestion. Pour l’assurance vie, j’ai choisi Linxea pour son grand choix de supports (notamment immobiliers et obligataires) et ses frais de contrat contenus par rapport à la concurrence (0.5% par an).
Quelques mots sur l'investissement en PEA
Dans le cas de la stratégie de Warren Buffet, je vous recommande très fortement de domicilier la stratégie dans un PEA afin de bénéficier de l’avantage fiscal de ce dernier.
Pour rappel, le Plan d’Épargne en Actions (PEA) ou PEA bancaire est composé d’un compte alimenté en espèce permettant de financer et d’acquérir un compte en titres. Le PEA bénéficie d’avantages fiscaux certains, mais variables selon la durée de détention du plan qui dure 8 ans.
Le plafond du PEA est de 150 000 euros par personne et vous ne pouvez détenir qu’un seul PEA. Sa variante, le PEA-PME est limité à 75 000 euros. Vous pouvez cumuler un PEA et un PEA-PME soit un investissement maximum de 225 000 euros. Les sommes touchées à la clôture du PEA peuvent être versées en capital ou en rente viagère et ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu. Attention, dans tous les cas, les prélèvements sociaux sont dus.
A titre personnel, j’ai choisi de domicilier mon PEA chez Boursorama (code parrain CHPE1227 si vous voulez soutenir mon travail et gagner entre 80€ et 130€) car ils proposent l’une des meilleurs offres de courtage du marché avec 0€ de frais de gestion.
Quelques mots sur l'investissement en assurance-vie
Dans le cas de la stratégie de Warren Buffet, l’investissement dans l’enveloppe assurance vie n’a que peu d’intérêt. A moins que votre PEA soit déjà au niveau du plafond de versement des 150.000€.
Si vous êtes dans ce cas, petit rappel sur sur les différents avantages de l’assurance vie, le traitement des plus-values et coupons bénéficient d’une fiscalité qui est extrêmement avantageuse. Depuis la réforme fiscale de 2018, les nouveaux versement dans votre contrat d’assurance vie seront imposés au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% dans le cas ou le contrat à moins de 8 ans.
Au delà de 8 ans, la fiscalité des rachats (sorties de liquidités du contrat) peuvent continuer à bénéficier du taux forfaitaire de 7,5% (pour les gains provenant de versements inférieurs à 150 000€, au delà c’est le PFU qui est de mise).
Dans tous les cas, après 8 ans, vous profitez d’un abattement de 4600€ pour un célibataire et 9200€ pour un couple. L’imposition est donc beaucoup moins lourde qu’un achat de fonds en direct à travers un CTO (compte-titre ordinaire). Cet abattement peut vous permettre de grandement diminuer l’impact de la fiscalité des coupons si vous recherchez un revenu passif avec une source obligataire.
Autre point non négligeable, vous êtes dans le cadre de l’assurance vie. Tant que vous ne faites pas de retrait du contrat il n’y a pas de fiscalité. Cela permet de réinvestir 100% des coupons perçus dans d’autres projets d’investissement et donc de profiter de la puissance des intérêts composés au sein du contrat d’assurance-vie.
Si vous n’avez pas déjà une assurance vie, je peux vous recommander de vous tourner vers Linxea qui propose une offre de fonds très fournie et surtout, des frais de gestion du contrat qui sont les plus bas du marché (0.5% à l’année). Si l’offre de Linxea vous intéresse, vous pouvez passer par mon lien de parrainage qui vous fera gagner 50€ si vous souscrivez à un contrat.
6) Quels instruments financiers choisir pour reproduire le portefeuille de Warren Buffet ?
L'importance d'avoir du cash
Comme les meilleurs gérants de fonds, Warren Buffet préconise d’avoir toujours un poche de cash ou de quasi cash. Pour répliquer la stratégie, il recommande de toujours conserver au minimum 10% de son portefeuille sur une poche sans risque et rémunérée. Dans notre cas cette poche peut être constituée du livret A (2% de rémunération sans risque au moment de la rédaction), d’autres livrets ou d’un bon fonds euro.

Dans le cas de Warren Buffet et vu la taille de son portefeuille, il investit sa poche sécurisée directement sur des obligations d’Etats très court terme (entre 1 et 2 ans).
Fait amusant, aujourd’hui la holding de Warren Buffet, Berkshire Hathaway totalise plus de 100 milliards de dollars de liquidités. Ces liquidités sont un élément hautement stratégique. En effet en début d’année il détenait plus de 140 milliards de cash.
Warren Buffet raconte qu’il trouve les marchés boursiers trop cher et qu’il n’arrive pas à trouver des entreprises à un prix suffisamment attractif, du coup il attend et stock du cash. Ponctuellement il prend des participations plus ou moins importantes dans des entreprises. En revanche quand il trouve des entreprises qui correspondent à sa philosophie et à ses critères d’investissements il investit massivement.
Depuis début 2022, Berkshire Hathaway a gonflé sa participation à 20% dans Occidental Petroleum (12 milliards de dollars), une société pétrolière Americaine de manière hyper agressive. Il est passif si il n’y a pas d’opportunités et déploie son cash agressivement sur des opportunités.

Pas mal pour un grand père de 92 ans n’est-ce pas ? Son coup sur Occidental Petroleum a pratiquement fait 100% en moins de 6 mois. L’exemple d’Occidental Petroleum met en lumière l’importance stratégique d’avoir du cash et d’être prêt à agir si des opportunités se présentent. Warren Buffet est un sniper, il est patient, accumule des munitions et quand vient le bon moment il agit massivement.

Quels investissements choisir ?
Le but ici n’est pas de vous apprendre à faire des coups légendaires comme Warren Buffet car son talent est rare et il n’est pas le meilleur pour rien. L’objectif est plutôt de vous permettre d’appliquer la stratégie d’investissement que lui et Benjamin Graham recommande aux particuliers. Je vais vous donner les fonds qui sont à mon sens les plus pertinents pour investir sur les actions.
Sa recommandation est simple, il suffit d’acheter régulièrement un ou plusieurs ETF répliquant un indice puissant. Ils recommandent d’acheter l’indice américain le plus puissant : le S&P500. A mon sens cette approche a historiquement performé mais pour ma part je préfère investir sur le MSCI Monde qui réplique la performance de toutes les zones géographiques développées pour une meilleur diversification (les Etats-Unis restent tout de même très concentrés dans cet indice donc pas d’inquiétudes).
Un ETF puissant comme le MSCI Monde ou S&P500 peut représenter 100% du portefeuille (en PEA ou assurance-vie). Si vous le souhaitez, vous pouvez l’accompagner d’un ETF sur pays Emergents afin d’avoir une exposition totale (il est recommandé de n’avoir pas plus de 10% de pays Emergents dans un portefeuille) et si vous le souhaitez d’un ou plusieurs fonds de gestion active ayant un excellent track record (pas plus de 10% du portefeuille).
Bien sur essayez au maximum de les loger dans un PEA ou en second choix dans une assurance vie.

Voilà une vision de mon portefeuille idéal, évidement si vous le souhaitez vous pouvez partir sur une base 10% cash et 90% ETF MSCI Monde ou ETF S&P500.
- Le cash – 10% : Allocation stratégique qui permet d’avoir des munitions en cas d’opportunité.
- ETF puissant – 70% : Très diversifié sur les pays développés, c’est le cœur de performance du portefeuille.
- ETF pays émergents – 10% : Très diversifié sur les zones qualifiées d’émergentes (Chine, Inde, Corée, Brésil…). Historiquement la performance est bien inférieure à celle des ETF « puissants » mais personne ne sait de quoi l’avenir sera fait et l’ordre mondial pourrait basculer.
- Un ou plusieurs fonds en gestion active – 10% : Cette poche permet d’aller chercher des primes de risques sur des secteurs non couverts par votre allocation et des gérants talentueux. Il faut privilégier des fonds avec un excellent track record et une exposition qui n’est pas déjà couverte par vos ETF.
A titre informatif, voilà la zone couverte par un ETF MSCI Monde combiné à un ETF MSCI Emerging. Avec juste deux ETF à faible coût vous couvrez 95% des marchés de capitaux avec une expositions aux 3000 plus grandes entreprises de la planète. N’oubliez jamais qu’investir dans des actions c’est investir dans le travail et dans le génie humain.


Si vous n’avez pas besoin de revenus et que vous êtes en phase de constitution patrimoniale : favorisez les ETF capitalisant (c’est à dire qui réinvestissent les dividendes plutôt que de les distribuer). Ils présentent un avantage au niveau de la fiscalité : tant que vous ne vendez pas, vous ne payez pas d’impôts. Le réinvestissement automatique des dividendes par le gestionnaire permet de vous simplifier la gestion et de profiter des intérêts composés. De plus les frais d’entrée et les frais de gestion sont très faibles
Les ETF que je vous conseil pour répliquer la stratégie sont à valeur indicative. Si vous voulez choisir vos propres ETF, je vous recommande d’investir dans des fonds de placement ayant une valeur liquidative attractive (pas trop chère pour faciliter l’investissement par DCA),avec une capitalisation élevée et de choisir un émetteur solide.
Comment investir dans des ETF puissants ?
Les ETF puissants représentent 70% de notre allocation. Le choix se porte entre deux trackers qui répliquent le S&P500 et le MSCI Monde (à loger dans votre PEA).


L’ETF d’Amundi ci-dessus est le très connu CW8 qui réplique l’indice MSCI Monde. Comme on le voit ses performances sont robustes, la volatilité faible et les frais contenus. Si vous voulez en savoir plus sur ce tracker, je vous invite à suivre ce lien vers le site d’Amundi.


L’ETF de Lyxor ci-dessus réplique le S&P500. Ce tracker est particulièrement puissant (plus que le MSCI Monde) mais le problème est que vous prenez le biais d’investir 70% de votre portefeuille sur les Etats-Unis. Si vous êtes à l’aise avec ça, alors c’est le meilleur produit pour vous : la performance historique est incroyable et les frais de gestion faibles. Si vous voulez en apprendre plus sur ce tracker, je vous invite à suivre ce lien vers le site de Lyxor.
Comment investir dans des ETF pays émergents ?
Les ETF émergents représentent 10% de notre allocation. Le choix se porte sur un tracker répliquant le MSCI Emerging Markets. Vous n’êtes pas obligés d’investir sur cette zone géographique et vous limiter à un ETF Monde ou S&P500, cependant ces marchés sont relativement « peu chères » en comparaison des pays développées et avec des perspectives de croissance plus importantes, donc cela pourrait être un investissement de long terme intéressant.



Cet ETF d’Amundi est très bon pour s’exposer aux actions des pays émergents. Sa performance historique n’est pas incroyable, mais cela ne gage pas le futur. Ici nous ne mettons que 10% du portefeuille « au cas ou ». En plus les frais de gestion sont très contenus à seulement 0.2% par an et vous pouvez le loger dans votre PEA. Si vous voulez en apprendre plus sur ce tracker, je vous invite à suivre ce lien vers le site d’Amundi.
Comment investir dans des fonds actifs ?
D’ordinaire je n’aurai pas recommandé d’investir dans des fonds faisant de la gestion active. Cependant ajouter un peu de gestion active permet d’ajouter une exposition atypique à des gérants qui sont capables de générer de la surperformance par rapport aux indices à long terme. Ici je vais vous proposer deux fonds qui à mon sens pourraient faire parti de la stratégie, ils sont bien sur tous les deux éligibles au PEA.


Le fonds que je présente est le Gay-Lussac Microcaps. Les gérants investissent sur un univers d’investissement qui n’est pas couvert par les ETF que nous avons étudié plus haut. Ils arrivent à battre les principaux indices comme le S&P500 et le MSCI Monde de manière consistante et au prix d’une volatilité beaucoup plus faible, ce qui permet au fonds d’afficher un ratio de Sharpe impressionnant de 1.25. Malgré les frais de gestion qui sont élevés, il peut être intéressant d’y investir afin d’aller capter des primes de risques sur d’autre marchés, en l’occurrence celui des toutes petites capitalisations. Si vous voulez en apprendre plus sur ce fonds, vous pouvez cliquer sur ce lien.


Le fonds présenté ci-dessus est le Varenne Valeur. La société de gestion dispose d’un très bon track record et l’objectif de ce fonds est de rechercher des rendements décorrélé des indices à moyen terme. Le fonds investi dans tous les types de société avec un focus sur l’approche value et une stratégie long-short. On voit l’intérêt de cette stratégie car elle permet de proposer une faible volatilité et un rendement intéressant, d’où son ratio de Sharpe de 0.91, supérieur au MSCI Monde ou S&P500. Si vous voulez en apprendre plus sur ce fonds, vous pouvez cliquer sur ce lien.
Avant de souscrire à un ETF, je vous recommande de lire les différents prospectus mis à disposition par les sociétés de gestion. L’AMF oblige la société de gestion (l’émetteur) à produire un DICI pour chacun de ses fonds communs de placement, FCP, SICAV ou OPC. Assurez vous que la composition du fonds correspond bien à l’objectif que vous vous êtes fixé.