1) Introduction - Qui est David Swensen ?
Dans ce article vous allez apprendre à reproduire le portefeuille Yale Endowment de David Swensen. Performance supérieure à 8% annualisée au prix d’un risque maîtrisé.
David Swensen est décrit comme le Warren Buffet de l’investissement institutionnel. Il a développé avec Dean Takahshi le modèle de Yale (The Yale Model). La méthodologie de David Swensen est un mix entre l’approche de Ray Dalio, de John Bogle et de Warren Buffet. Toutes les stratégies de ces grands investisseurs ont été développées sur le blog, donc n’hésitez pas à aller y faire un tour en cliquant sur un des articles ci-dessous.
Dans cet article, vous allez apprendre à reproduire le portefeuille...
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Read MoreQuelques mots sur David Swensen, il a été le gérant du fonds de dotation de l’université de Yale sur la période de 1985 à 2021. Il a révélé au grand public en 2012 sa stratégie d’investissement qui lui a permis de réaliser la performance astronomique de 2900% en 30 ans. Lorsqu’il a pris les rennes du fonds de dotation en 1985, le fonds valait 1 milliard de dollars. Il est malheureusement décédé en 2021 mais à sa mort le fond valait plus de 30 milliards de dollars.
Swensen est un gérant qui ressemble un peu à Ray Dalio, la diversification est au centre de sa stratégie. Comme Dalio il est passé maître dans l’art subtil de l’art d’équilibrer et de gérer le risque. Toutefois comme vous le verrez sa stratégie ne repose pas sur les mêmes actifs mais si elle repose sur les mêmes principes qui sont les suivants :

Pour David Swensen, construire un portefeuille optimisé nécessite les deux éléments suivants :
- Des classes d’actifs avec de solides espérances de gain.
- Des classes d’actifs différentes qui ne bougent pas de la même manière, c’est à dire donc la performance est décorrélée.
Assembler un tel portefeuille permet de réduire drastiquement le risque sans brider la rentabilité : il optimise le ratio de Sharpe.

Vous allez le voir, l’approche de Swensen est plus agressive que celle de Ray Dalio et permet d’obtenir un rendement supérieur avec un risque contenu. La stratégie appelée Yale Endowment Strategy se base sur des classes d’actifs plus risquées en pondérant plus d’actions et en utilisant de l’immobilier côté (REITS). Si vous n’êtes pas trop sensible à la volatilité et que l’idée de vous construire un portefeuille résilient et performant, vous êtes au bon endroit.
Lisez cet article jusqu’au bout et vous aurez toutes les clés pour reproduire le portefeuille de cette légende de l’investissement depuis votre canapé.
2) Qu'est-ce que le modèle de Yale ?
David Swensen a développé avec Dean Takahshi le modèle de Yale (The Yale Model). Le modèle de Yale est une application directe de la théorie moderne du portefeuille, aussi appelée Endowment Model.
Rappel sur le théorie moderne du portefeuille
Elle a été développée en 1952 par Harry Markowitz et elle expose comment des investisseurs rationnels utilisent la diversification afin d’optimiser leur portefeuille.
Elle permet d’évaluer quel devrait être le prix d’un actif étant donné son niveau de risque, par rapport au risque moyen du marché (cf : volatilité). L’objectif n’est pas ici d’exposer le modèle mathématique, ni même d’expliquer le fonctionnement de cette théorie mais plutôt de vous faire comprendre qu’elle repose sur une combinaison d’actifs risqués visant à produire un portefeuille ayant le meilleur rapport entre le rendement et le risque associé à ce rendement.

Son approche de l’investissement est particulièrement unique car elle inclut beaucoup d’actifs non traditionnels. Comme expliqué sur le site tenu par Yale, que vous pouvez retrouver en cliquant ici leur approche a évolué à travers le temps. Les portefeuilles cibles de Yale aujourd’hui ne sont plus les mêmes que dans les années 80-90.
Le portefeuille que nous allons développer plus bas reflète cette approche « non-traditionnelle » car elle contient des TIPS (obligations d’état liées à l’inflation), des fonds immobiliers comme les REITS ou SCPI (que nous pouvons utiliser facilement en france) et des actions des pays émergents. La stratégie de David Swensen a été reprise et appliquée par un très grand nombre de fonds de dotation prestigieux comme le MIT, Princeton ou encore Stanford.
David Swensen fait parti de ces investisseurs de légende qui maîtrisent à la perfection l’art de la diversification. Pour la plupart, nous l’avons découvert avec l’excellent livre de Tony Robbins Money : Master the game. Si vous n’en avez jamais entendu parler, je vous le recommande très chaudement. Tony Robbins est un coach mondialement reconnu dans le domaine du développement personnel. Dans son livre il explique comment monsieur tout le monde peut avec un peu d’efforts reprendre en main ses finances personnelles et se libérer financièrement en appliquant des principes de vie simples.
La stratégie de Yale est parfaitement adaptée aux particuliers car elle présente l’avantage d’une espérance de rendement intéressante en contrepartie d’un risque relativement acceptable.
Mais revenons en à David Swensen et à son portefeuille. Son approche est diversifiée et avec un horizon à long terme. Comme John Bogle, le pape de la gestion passive (gestion indicielle) il est extrêmement favorable à l’investissement en ETF (exchange traded funds) qui permettent d’avoir pour un coût modique un portefeuille extrêmement diversifié.
Qu’est-ce qu’un ETF ?
Un ETF vise à reproduire l’évolution de la valeur (la performance) d’un indice donné et à dégager le même rendement (déduction faite des frais liés à l’ETF) que cet indice. Un ETF CAC 40 par exemple, vise à reproduire la performance de l’indice boursier du CAC 40.

3) Quelle philosophie derrière le portefeuille de David Swensen ?
Tout comme Ray Dalio, David Swensen est un gérant « systématique » qui a une approche très empirique et mathématique des marchés financiers. Sa construction de portefeuille repose autour de la théorie moderne du portefeuille. Le but est de le diviser entre cinq à six parts égales et d’investir chacune de ces parts dans différentes classes d’actifs. En équilibrant et en choisissant judicieusement ses actifs, il est possible d’avoir un portefeuille moins risqué que le marché pour un rendement tout aussi intéressant.
Si vous voulez en apprendre plus sur les différentes classes d’actifs, je vous invite à cliquer sur un des articles ci-dessous.
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Read MoreLe modèle de Yale est une stratégie d’allocation d’actifs qui fonctionne sur un horizon de temps long. Tout comme le portefeuille de Ray Dalio que j’expose dans un autre article, il favorise la diversification avec une biais assez prononcé pour les actifs les plus risqués comme les actions. Il favorise des actifs ayant eu le plus haut potentiel de rendement et met de côté les actifs peu performants comme les obligations ou les matières premières. Cela en fait un portefeuille plus agressif que celui de Ray Dalio.
Tout comme John Bogle ou Warren Buffet il est très critique de l’industrie des fonds commun de placement qui se font plus d’argent à vendre des fonds avec des performances inférieures à l’indice tout en facturant à leurs clients de commissions prohibitives. Je l’ai dit de nombreuses fois dans mes articles mais sur la période de 1984 à 1998, seul 4% des fonds avec plus de 100M$ en gestion ont réussi à surperformer l’ETF de Vanguard, le Vanguard 500 qui réplique simplement le S&P500 pour seulement 0,04% de frais de gestion ! Les gérants facturent souvent 1%, 2% voir 3% de frais de gestion annuel et peuvent aussi appliquer des frais de surperformance.
Les trois leviers de l’investisseur pour améliorer l’espérance de rendement de leur portefeuille selon David Swensen.
- La première est l’allocation d’actif, quels actifs allez vous mettre dans votre portefeuille et dans quelle proportions ?
- La seconde est le « market timing ». Allez-vous essayer de parier sur quelle classe d’actif va faire mieux que l’autre à court terme ?
- La troisième est la sélection de titres
Le plus important et le plus simple des trois à maîtriser est l’allocation d’actifs, la diversification. Il enseigne à ses étudiants que l’allocation d’actifs explique plus de 100% des rendements. Pourquoi ? Quand vous essayez de « timer » le marché, celà vous coûte de l’argent. Ce n’est pas un jeu auquel vous pouvez jouer gratuitement. A chaque fois que vous achetez ou que vous vendez vous payez votre courtier, ce qui réduit votre rendement globale. C’est la même chose pour la sélection de titres.
Pour aller plus loin sur la philosophie d’investissement de David Swensen, je vous invite à lire son manifeste tout bonnement passionnant « Unconventional Success: A Fundamental Approach to Personal Investment ». Il n’existe pas de traduction en Français mais c’est un livre qui vaut clairement le détour.
Quelques mots sur l'importance de la diversification
Il est important d’être sensibilisé à la notion de diversification car c’est elle qui vous permettra de survivre longtemps sur les marchés financiers et d’obtenir la performance que vous méritez.
Dans le domaine de l’investissement, beaucoup d’investisseurs font l’erreur d’être obsédés par la réussite rapide et la vision à court terme. C’est souvent la raison pour laquelle ils se brulent les ailes rapidement. L’investissement ce n’est pas un sprint, c’est un marathon. Pour rester dans la course suffisamment longtemps vous devez voir loin et adopter une vision à long terme. Cette vision long terme doit absolument intégrer ce que j’appelle une bonne diversification.
Une bonne diversification consiste à avoir un patrimoine constitué de plusieurs investissements sur des classes d’actifs différentes. L’objectif sera d’avoir des classes d’actifs ayant des rendements décorrélés les uns des autres.
Si aujourd’hui vous ne comptez que sur une seule classe d’actifs pour atteindre vos objectif c’est une erreur. Il y a fort à parier qu’à un moment ou un autre cet investissement baisse fortement et entame votre progression et surtout vos convictions. A ce moment, aurez vous le courage de rester motivé ?
L’investissement est une discipline où le talent et l’intelligence n’a rien à voir avec les résultats. Seule la discipline et la stratégie a un impact sur le résultat, c’est pourquoi vous devez absolument mettre votre égo de côté.

Pour Ray Dalio il est impossible de prédire les variations des marchés, c’est pourquoi il est impératif d’avoir une allocation d’actifs stratégique et qui suppose que vous ne savez pas ce que l’avenir vous réserve. Chaque décision d’investissement doit être examinée par rapport à la composition existante de votre portefeuille de manière à ne pas déséquilibrer le rapport entre l’espérance de rendement et le risque. Dans le domaine de l’investissement, chaque classe d’actif est associée à deux variables : l’espérance de gain et le risque de perte de valeur.
4) Focus sur la diversification et les saisons économiques
Ray Dalio a développé son approche sur sa vision des cycles économiques qu’il décompose en quatre. Chaque morceau est appelée une « saison économique », c’est pour cela que son portefeuille phare s’appelle le All Weather portfolio traduit de l’anglais, « le portefeuille pour toutes les saisons ».
Chacune de ces quatre saisons font bouger les marchés financiers dans un sens ou dans l’autre. Chaque classe d’actif étant différente, elles réagissent différemment selon la saison dans laquelle l’économique se trouve. Vous l’aurez compris, il s’agit d’un portefeuille qui se base complétement sur la macroéconomie.
D’ailleurs si vous souhaitez aller plus loin sur la pensée de Ray Dalio, je vous recommande très fortement les livres suivants qui traitent de sujets variés autour de l’investissement. Certains sont plus techniques que d’autres mais je peux vous assurer que vous aurez appris énormément de choses à la fin !
Voilà selon Ray Dalio les quatre environnements économiques et les actifs qui performent le mieux dans chacun de ces environnements.

Afin que vous puissiez être autonome dans la lecture de ce tableau je vais l’illustrer avec un exemple. Lorsque l’économie se situe dans un environnement fortement inflationniste (en haut à droite), certaines classes d’actifs ont plus de potentiel d’appréciation que d’autres. Si l’économie mondiale subit un choc inflationniste, comme c’est notre cas en 2022, alors il faudrait plutôt investir sur des obligations indexées à l’inflation (TIPS), des matières premières ou des obligations de pays émergents.
Notre économie subit un choc inflationniste mais aussi un ralentissement de la croissance qui pourrait amener à une récession (en bas à gauche). Dans l’anticipation, nous pourrions investir dans des obligations d’Etats du gouvernement américain.

Dans les faits, que s’est il passé ? En Septembre 2022 nous constatons que les classes d’actifs qui ont le plus performé depuis le début de cette année sont les suivantes :


On constate que ce qui était attendu par la théorie des saisons économiques de Ray Dalio est avérée. Nous vivons un contexte assez exceptionnel de relèvement des taux des banques centrales après des années de taux à 0% voir négatif, l’impact sur le prix des obligations est donc démultiplié. Comme prévu, les matières premières se sont envolées de plus de 30% depuis le début de l’année après des années de faible performance (il n’y avait presque pas d’inflation).
Zoom sur les saison économiques
Saison n°1 – La croissance économique. Cette saison est profitable à tout le monde, les oiseaux chantent et surtout les investisseurs sont contents. La croissance est positive car elle reflète l’augmentation de la production d’une économique. En général elle est mesurée par l’évolution du PIB du pays. Un PIB en croissance envoi un signal très positif aux investisseurs du monde entier.

En situation de croissance économique, les actifs les plus risqués sont les plus favorisés. On est généralement optimiste et on estime que cette croissance va continuer. Cet optimisme met souvent de côté les actifs moins risqués car moins attractifs. En phase de croissance économique, ce sont généralement les actions et plus particulièrement les actions américaines qui performent le mieux. L’investisseur peut aussi porter ses choix sur des investissements en matières premières car la croissance surchauffe l’économie et les besoins en ressources. Les obligations plus risquées comme les obligations de pays émergents ou des obligations d’entreprises à haut rendement sont également une bonne option car on estime que la croissance permettra de soutenir les économies faibles, « au cas où ».
Saison n°2 – La récession. C’est la saison redoutée par tous les investisseurs en valeurs risquées. Dans cette saison, les oiseaux ne chantent plus et le temps est plutôt aux restrictions et à l’austérité. Ici la croissance du PIB baisse ou devient négative, c’est un signal d’alarme qui montre qu’une économie est en difficulté. Nous avoir vécu une récession forcée pendant la mise à l’arrêt de l’économie durant le COVID-19. Il est probable que nous vivions dans les années à venir une ou plusieurs années de récession.

La récession est particulièrement négative pour les marchés actions qui valorisent le prix des actifs financiers à travers leur croissance. En cas de récession, les marchés peuvent baisser fortement car les investisseurs vendent leurs actifs risqués pour se diriger vers des produits de taux sans risque comme les obligations des Etats-Unis.


Le seul moyen de calmer l’inflation est une politique monétaire des banques centrales plus restrictive (tightening) qui augmente les taux d’intérêts. Augmenter les taux a pour but de ralentir la croissance économique et d’endiguer la hausse des prix. Il est préférable d’avoir une monnaie forte dans ce contexte. Dans le cas contraire l’inflation pourrait être accentuée par la dévaluation de sa monnaie : les importations coutent plus cher, la dette libellée en devise étrangère devient insoutenable pour le pays et cela peut conduire à une crise financière ou à d’autres crises encore plus profondes.
La dynamique des devises peut produire une crise inflationniste. Les détenteurs de dette en monnaie faible vendent pour déplacer leurs capitaux vers d’autres monnaies ou vers d’autres actifs considérés comme une réserve de valeur comme l’or. Quand il y a une crise de la dette et des faiblesses économiques dans un pays, il est presque impossible pour la banque centrale de relever les taux d’intérêts suffisamment pour compenser la faiblesse de sa monnaie face aux sorties de capitaux.

Un exemple récent est celui de la Turquie dont la monnaie a été dévaluée de 80% depuis 2018. Aujourd’hui l’inflation en Turquie est de 80%, la banque centrale a échoué à maintenir la valeur de sa monnaie. Elle n’a pas été suffisamment agressive sur sa politique de taux d’intérêts ce qui a fait partir les investisseurs internationaux. Elle a même fait l’inverse de ce qu’il fallait faire en baissant ses taux d’intérêts ce qui a fait fuir les investisseurs internationaux les plongeant dans une inflation mortifère.


L’inflation met une pression forte sur les actifs risqués comme les actions. Les anticipations d’inflation font monter les taux et les investisseurs vendent leurs actifs risqués pour se diriger vers des actifs avec un rendement « sur » comme les obligations d’état. Si vous voulez en apprendre d’avantage sur l’investissement en obligations, je vous invite à suivre ce lien.
Les SCPI ou pierre-papier peuvent également être un produit de protection grâce à l’indexation des loyers à l’inflation.
Saison n°4 – La déflation. C’est l’inverse de l’inflation, c’est une baisse généralisée du niveau de prix. Elle est positive pour l’économie car elle permet aux consommateurs de gagner en pouvoir d’achat, aux entreprises d’augmenter leurs marges et d’investir avec des taux d’intérêts faibles. Le déflation fait le nid de la croissance, nous avons été dans un environnement faiblement inflationniste depuis les années 1980. Cela a valu aux matières premières d’être la classe d’actifs la moins performante de ces dernières années. Si vous aviez investi sur les matières premières dans les années 2000 et gardé votre position vous seriez aujourd’hui tout juste à une performance de 0% sur 22 ans.

L’inflation faible ayant forcé les banques centrales à réduire leurs taux d’intérêts, les matières premières qui sont un actif « qui ne produit rien » et dont la seule vocation est d’être utilisée ou transformée ont fortement perdu de leur valeur. A l’inverse les actifs risqués qui produisent un rendement supérieur aux taux d’intérêts comme les actions, les obligations ou l’immobilier ont bien performé.

Vous l’aurez compris, chaque cycle économique est différent et chaque cycle économique favorise certaines classes d’actifs par rapport à d’autres. On pourrait résumer les actifs performants pour chaque cycle comme suit :
- L’inflation va être propice à l’or, aux matières premières, à l’immobilier et aux obligations indexées sur l’inflation.
- La déflation va être propice aux actions et aux obligations.
- La croissance va être favorable aux actions, aux matières premières, aux obligations d’entreprises et de pays émergents.
- La récession va être propice aux obligations sûres (obligations du trésor Américain) et aux obligations indexées sur l’inflation.
Donc dans quel cycle nous trouvons nous ? La réponse n’est pas la même pour tout le monde et de toute façon cela n’a pas d’importance car, pour Ray Dalio, il est impossible de prédire les marchés. C’est pourquoi répartir ses investissements entre plusieurs classes d’actifs prend tout son sens.

5) Quels sont les résultats de la stratégie de Yale ?
Le portefeuille ou la stratégie « Yale Endowment » tel qu’il a été présenté par David Swensen donne l’opportunité à n’importe qui d’investir dans une stratégie avec d’excellents rendements et une volatilité très contenue. La cerise sur le gâteau : il ne vous faudra pas plus de cinq minutes par an de maintenance, c’est une stratégie complément passive.
Reproduire le portefeuille est simple, même très simple car il peut-être constitué à 100% d’ETF. C’est ce qui est recommandé, cependant si vous avez certaines convictions, vous pouvez investir dans d’autres organismes de placement comme les OPCM, SICAV et FCP en gestion active bien qu’à mon sens une gestion passive est à favoriser à cause de l’impact des frais de gestion sur votre patrimoine.
Si vous choisissez de reproduire le portefeuille avec des ETF, favorisez les enveloppes fiscales les plus avantageuses en fonction des classes d’actifs. Dans l’idéal évitez le CTO (compte titre ordinaire) et favorisez le PEA et l’assurance-vie.
Le portefeuille que vous allez découvrir ou redécouvrir ci-dessous vous aurait donné sur les 20 dernières les résultats suivants :
- D’excellents rendements avec une performance annualisée d’environ 8%.
- Une grande stabilité et une volatilité contenue, moins de 11% par an.
- Vous auriez gagné de l’argent dans 80% des années.
- Votre pire année aurait été une perte de 40%
- Votre meilleur année aurait été une performance de 26%
- Une stratégie corrélée aux performances des marchés action (90%).

Comme on peut le voir sur les comparatifs ci-dessus, sur la période étudiée la stratégie de Yale a surperformé le S&P500 durant une longue période. Cette surperformance est cette volatilité plus faible est le fait de la diversification. Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, certaines classes d’actifs prennent le dessus sur d’autre selon l’environnement économique. Par exemple en 2001, quand les actions US étaient en chute libre, les REITS, TIPS et obligations LT ont tiré la performance de l’année vers le haut.

Si vous voulez retrouver les données ou essayer plusieurs portefeuilles je vous invite à utiliser l’application web portfolio portfoliovisualizer qui est juste géniale pour faire des simulations historiques.
C’est un portefeuille qui pourrait réellement vous correspondre si la volatilité vous fait peur ou que votre horizon d’investissement n’est pas de 10 ou 20 ans. Sur le graphique ci-dessous on constate également que le portefeuille ne connait que quelques années négatives et jamais autant qu’un achat du marché sur la période observée.

A qui est destiné le portefeuille Yale Endowment ?
Le graphique ci-dessous illustre les pertes maximales que les investisseurs auraient subi si ils étaient soit investis sur un portefeuille de David Swensen (bleu) ou sur un portefeuille seulement investi sur un indice monde (rouge). Encore une fois, le choix vous revient à vous, à votre horizon de placement au risque que vous êtes prêt à prendre.


Dans le comparatif des deux stratégies ci-dessus on constate plusieurs choses. Tout d’abord les deux stratégies sont d’excellentes stratégies. En effet, si vous êtes jeune et que vous êtes en phase de constitution de votre patrimoine et que votre horizon d’investissement est supérieur à 20 ans, honnêtement adoptez une approche DCA et investissez sur des ETF monde ou S&P500 à travers votre PEA (et non votre compte titre pour profiter de l’avantage fiscal sans commune mesure du PEA). C’est ce qui vous permettra de faire croître votre patrimoine le plus rapidement et d’ensuite profiter de ce patrimoine à travers des revenus passifs.
En revanche, si vous êtes averse au risque, que vous avez déjà un patrimoine conséquent et que vous n’êtes plus en phase de constitution patrimoniale alors la stratégie de David Swensen peut être vraiment intéressante car elle présente une approche rendement/risque bien meilleure que l’achat d’un tracker monde. Si votre objectif est préserver votre patrimoine et de continuer à le faire croître gentiment avec une performance de 7-8%% par an sans trop de vagues alors envisagez le portefeuille Yale Endowement.
A mon sens, et ce commentaire ne regarde que moi, le niveau de risque de cette stratégie est acceptable en comparaison d’un livret A ou d’un fonds euro. Attention, je ne dit pas qu’avoir une épargne à taux fixe et garanti n’est pas bien ! Garder du cash en réserve est toujours une sage décision.

6) Reproduire le portefeuille Yale Endowment
Construire un portefeuille c’est comme élaborer une cette de cuisine. Vous allez avoir besoin de plusieurs ingrédients. Certains sont salés, d’autre sucrés, d’autres fades.. mais le plus important c’est de respecter les dosables ! Une recette ou un portefeuille mal équilibré peu vous entrainer des problèmes ou des risques non voulus.
Ici le chef cuisto’, c’est David Swensen alors laissez vous guider dans la recette !
Pour répliquer la stratégie miracle qui a fait le succès de David Swensen, vous allez avoir besoin des ingrédients suivants :
Ingrédient n°1 – Des actions de pays développés pour 45% de l’allocation et 5% d’actions de pays en développement. Les actions sont historiquement la classe d’actifs la plus performante mais également la plus risquée. Sur 120 ans, les actions du S&P 500 ont eu une performance annualisée de 9,6% au prix d’une forte volatilité. Si vous voulez en apprendre plus sur les actions et pourquoi je recommande d’investir sur les actions à travers les ETF MSCI Monde ou S&P 500, je vous invite à lire mon article sur le sujet en cliquant ici. Les actions vont être le moteur de performance du portefeuille mais aussi le moteur de volatilité !
Ingrédient n°2 – De l’immobilier papier pour 20% de l’allocation. Ici c’est plus compliqué car nous n’avons en France qu’un accès limité aux REITS et il est malheureusement impossible de les placer dans un PEA. Vous pouvez toutefois utiliser un ETF répliquant la performance des foncières cotées (il n’en existe qu’un seul disponible pour nous, celui proposé par Lyxor). Sinon vous pouvez choisir d’utiliser des SCPI. Ces dernières peuvent être un bon choix car décorrélées du marché action et proposent des revenus passifs récurrents. Je vous invite à lire mon article sur les SCPI pour en apprendre d’avantage. Aujourd’hui d’excellents assureurs comme Linxea proposent de loger ces produits au sein de leurs contrats, ça peut être une bonne option (que j’ai moi même choisie).
Ingrédient n°3 – Des obligations moyen terme avec une maturité de 7 à 10 ans pour 15% de l’allocation. Ce type d’obligation va représenter la poche la moins risquée du portefeuille. Sur 20 ans, elles ont eu une performance annualisée de 4,5% au prix d’une volatilité trois fois inférieure aux actions. Si vous voulez en apprendre plus sur les obligations et pourquoi je recommande d’y investir à travers des ETF, je vous invite à lire mon article sur le sujet en cliquant ici.
Ingrédient n°4 – Des obligations moyen terme avec une maturité de plus de 20 ans pour 15% de l’allocation. Sur 20 ans, elles ont eu une performance annualisée de 6% au prix d’une volatilité inférieure aux actions. Si vous voulez en apprendre plus sur les obligations et pourquoi je recommande d’y investir à travers des ETF, je vous invite à lire mon article sur le sujet en cliquant ici.
Les actions sont le cœur du portefeuille, bien sur elles sont plus risquées que les obligations. La construction est la suivante : 70% d’actifs qui s’apparentent aux actions et 30% d’actifs qui sont des investissements à rendement fixe.

7) Quels instruments financiers choisir pour répliquer le portefeuille Yale Endowment ?
Je vous vous donner ma méthode pour répliquer le portefeuille de David Swensen facilement, attention il ne s’agit pas ici d’une recommandation ni d’un conseil d’investissement. Les performance passées ne reflètent pas nécessairement les performances futures.
Avant de démarrer, quelques mots sur la méthode, les supports choisis et les enveloppes fiscales d’investissement. J’évite fortement d’investir à travers un CTO (compte titre ordinaire) car la fiscalité sur les plus-values est maximale. Je préfère en choix numéro 2, investir en assurance vie et en choix numéro 1 investir à travers un PEA.
A titre personnel, j’ai choisi de domicilier mon PEA chez Boursorama (code parrain CHPE1227 si vous voulez soutenir mon travail et gagner entre 80€ et 130€) car ils proposent l’une des meilleurs offres de courtage du marché avec 0€ de frais de gestion. Pour l’assurance vie, j’ai choisi Linxea pour son grand choix de supports (notamment immobiliers et obligataires) et ses frais de contrat contenus par rapport à la concurrence (0.5% par an).
A - Quelques mots sur l'investissement en assurance-vie
Dans le cas de la stratégie All Weather, j’ai choisi d’utiliser l’enveloppe de l’assurance vie pour minimiser l’impact fiscal des plus-values. Les actifs ciblés sont les obligations, l’or et les matières premières. Aucune de ces classes d’actifs n’est éligible au PEA (hormis un fond obligataire très moyen mais nous y reviendrons).
Petit rappel sur les différents avantages de l’assurance vie, le traitement des plus-values et coupons bénéficient d’une fiscalité qui est extrêmement avantageuse. Depuis la réforme fiscale de 2018, les nouveaux versement dans votre contrat d’assurance vie seront imposés au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% dans le cas ou le contrat à moins de 8 ans.
Au delà de 8 ans, la fiscalité des rachats (sorties de liquidités du contrat) peuvent continuer à bénéficier du taux forfaitaire de 7,5% (pour les gains provenant de versements inférieurs à 150 000€, au delà c’est le PFU qui est de mise).
Dans tous les cas, après 8 ans, vous profitez d’un abattement de 4600€ pour un célibataire et 9200€ pour un couple. L’imposition est donc beaucoup moins lourde qu’un achat de fonds en direct à travers un CTO (compte-titre ordinaire). Cet abattement peut vous permettre de grandement diminuer l’impact de la fiscalité des coupons si vous recherchez un revenu passif avec une source obligataire.
Autre point non négligeable, vous êtes dans le cadre de l’assurance vie. Tant que vous ne faites pas de retrait du contrat il n’y a pas de fiscalité. Cela permet de réinvestir 100% des coupons perçus dans d’autres projets d’investissement et donc de profiter de la puissance des intérêts composés au sein du contrat d’assurance-vie.
Si vous n’avez pas déjà une assurance vie, je peux vous recommander de vous tourner vers Linxea qui propose une offre de fonds très fournie et surtout, des frais de gestion du contrat qui sont les plus bas du marché (0.5% à l’année). Si l’offre de Linxea vous intéresse, vous pouvez passer par mon lien de parrainage qui vous fera gagner 50€ si vous souscrivez à un contrat.
B - L'allocation du portefeuille en actions
Pour les actions, il n’y a pas à hésiter la meilleur option est de les placer dans votre PEA car elle vous permettra de bénéficier d’une fiscalité sur les plus-values et dividendes inégalée. Attention, le maximum de versement pour cette enveloppe est de 150.000€, donc si vous dépassez ces montant il faudra vous diriger vers la solution n°2, l’assurance vie.
Si vous n’avez pas encore de PEA, je vous recommande de le domicilier chez Boursorama (code parrain CHPE1227 si vous voulez soutenir mon travail et gagner entre 80€ et 130€) car les frais de courtage sont parmi les plus faibles du marché et il n’y a pas de frais de gestion sur l’enveloppe.
Pour les actions, je favorise toujours l’investissement avec des ETF car ils permettent d’avoir les performances du marché avec des frais faibles. Il a d’ailleur été démontré que 90% des gérants actifs de fonds étaient incapables de battre le marché à long terme (à part quelques exceptions comme Warren Buffet ou Peter Lynch). Vous trouverez un peu de littérature pour approfondir la thématique de la gestion passive avec des ETF.

En ce qui me concerne, je favorise toujours les ETF sur des marchés puissants ou sur des marchés globaux. Un ETF répliquant le S&P500 ou bien un ETF répliquant l’indice MSCI Monde est suffisant. Vous pouvez tout de même diversifier encore d’avantage en rajoutant une petite exposition aux marchés émergents avec un ETF répliquant l’indice MSCI Emerging Markets. La règle d’or ici est de choisir un fonds avec un AUM (actif sous gestion) élevé et des frais de gestion faibles.
Pour ma part j’ai choisi deux ETF de chez Amundi pour leur éligibilité au PEA, leur fort AUM (actifs sous gestion) et les faibles frais de gestion. Voici un comparatif des caractéristiques des deux ETF.


Le premier ETF MSCI Monde (CW8) de chez Amundi est excellent tout ayant des frais de gestion faible. Eligible au PEA, c’est un incontournable. Vous pouvez retrouver plus d’informations sur ce fonds en vous rendant sur le site d’Amundi . Ses performances annualisées supérieures à 10% vont le transformer en véritable moteur du portefeuille All Weather.
- J’ai choisi d’investir 45% du portefeuille sur un ETF MSCI World.


Le second ETF MSCI Emerging Markets (PAEEM) n’est pas un indispensable car ses performance historiques ne sont pas incroyables. Cependant, il permet de s’exposer aux performances des marchés émergents à faible coût en plus d’être éligible au PEA. Vous pouvez retrouver plus d’informations sur ce fonds en vous rendant sur le site d’Amundi.
- J’ai choisi d’investir 5% du portefeuille sur un ETF MSCI Emerging Market
Combiner ces deux ETF va vous permettre de vous exposer à tous les marchés de capitaux de la planète avec seulement 2 produits.

En plus d’une exposition aux marchés globaux, vous allez être investi passivement dans les 3000 entreprises les plus performantes de la planète ! Admettez qu’il est difficile de faire mieux en terme de diversification sur les actions.

C - L'allocation du portefeuille en obligations moyen terme (MT) TIPS
Pour coller complétement à la stratégie de David Swensen il faut ajouter à l’allocation 15% dans des obligations indexées à l’inflation. Le fonds le plus adapté à ce modèle n’est malheureusement pas disponible en assurance vie (peut-être dans la votre ?).
Petit rappel sur l’enveloppe du CTO : la fiscalité est maximale vous devrez payer sur vos gains le PFU (prélèvement forfaitaire unique) à hauteur de 30%, décomposé comme suit :
- 12.8% au titre de l’impôt sur le revenu
- 17.2% au titre des prélèvements sociaux
A noter, les moins values qui ont déjà été constatées sur le CTO peuvent être utilisées dans votre déclaration d’impôts pour venir en déduction de vos plus-values pendant une durée de 10 ans. Le compte titre est l’enveloppe qui vous proposera le plus de produit car quasiment aucune restriction ne s’applique ici.
A mon sens, le meilleur ETF permettant de s’exposer aux obligations indexées sur l’inflation, ou TIPS est l’ETF Lyxor US$ 10Y Inflation Exp ETF Acc EUR. Il dispose d’un encours relativement important (350M€), des frais de gestion faibles, d’une volatilité contenue et d’un ratio de Sharpe de 0.94 sur 5 ans. Il est 100% investi dans des TIPS avec une maturité de 8.6 années.


- J’ai choisi d’investir 15% du portefeuille sur un ETF TIPS
D - L'allocation du portefeuille en obligations long terme (LT) ET SCI - SCPI
Les obligations de long terme vont jouer un rôle crucial de tampon dans votre portefeuille. Il ne faut pas négliger leur choix car elles vont représenter 15% de l’allocation du portefeuille All Weather. Malheureusement il n’y a que très peu de produits sur cette thématique et je n’ai qu’une seule option à vous proposer et sa performance n’est pas des plus reluisante. En effet, les obligations long terme sont extrêmement sensibles aux variations des taux d’intérêts court terme et la politique de taux actuel des banques centrales les rendent vraiment risquées.

Comme je vous l’avait dit, les performances de ce fonds sont plus que décevantes. D’autant plus dans cet environnement inflationniste de remontée des taux directeurs, il est très risqué de détenir ce type de produit. Pour information, la duration de cet ETF est de est de 23, ce qui signifie qu’une hausse des taux de 1% pourrait entrainer une correction de 23% de l’ETF. Vous pouvez retrouver plus d’informations sur ce fonds en vous rendant sur le site de Lyxor.
Mon alternative serait d’investir sur des SCI ou SCPI, qui même si elles n’investissent pas dans la même classe d’actifs sont plus stables et délivrent un rendement régulier. Je vous présente une SCI disponible sur Linxea.

J’ai choisi la SCI Primonial Capimmo qui joue un rôle de stabilité, de résilience et de performance à la place de l’ETF obligataire LT. Ici vous avez plus de liquidité que sur une SCPI pour une performance qui est excellente (ratio de Sharpe de presque 5). Une diversification entre plusieurs SCI et SCPI pourrait jouer un rôle de « remplaçant » des obligations LT dans le portefeuille.

Avec la SCPI, on rentre dans une classe d’actifs moins liquide que l’ETF ou la SCI (frais de souscription, cession..). Il s’agit là d’un placement de trésorerie long terme, donc si pour vous la liquidité est importante, favorisez plutôt le placement en SCI ou en ETF. Cependant, si vous ne comptez pas toucher à votre portefeuille pendant les 10 prochaines années, alors le choix d’un mix de SCI et SCI diversifiées pourrait être un choix judicieux dans le cadre de cette stratégie.
- J’ai choisi d’investir 15% du portefeuille soit sur un ETF obligataire LT.
- Si vous trouvez l’obligation LT trop risqué vous pouvez la remplacer par un mix de SCI et SCPI ce qui porte l’allocation de cette poche à 35%.
Avant de souscrire à un ETF, je vous recommande de lire les différents prospectus mis à disposition par les sociétés de gestion. L’AMF oblige la société de gestion (l’émetteur) à produire un DICI pour chacun de ses fonds communs de placement, FCP, SICAV ou OPC. Assurez vous que la composition du fonds correspond bien à l’objectif que vous vous êtes fixé.